Qu’est-ce que la simplicité ? Simple évidence, relation
causale directe, lien d’effet immédiat. Pureté de l’expression. Simple n’est
pas simpliste, là est sa profonde complexité. Tout comme complication est
facilité, car le chemin de l’essence même est abrupt ; cependant là est sa
beauté. On se perd par paresse, et l’on crie l’atroce cruauté du monde pour
n’avoir su faire le choix.
Horreur et déliquescence sont le tribut de celui qui, se
croyant au dessus, vain par complaisance ou odieux par obstination, croit
trouver dans la sophistication la relation privilégiée à la complexité
intrinsèque de l’univers, et s’écrie comme tant de méandres sont pour son
esprit une douleur dans laquelle il se vautre avec volupté. L’errance infinie dans la fange-cathédrale est le privilège du petit pour qui, logé sous la
lentille du microscope humain, tout semble démesuré.
Il n’est pas de dimension cachée, pas de signification
retranchée dans l’inaccessible. Ce n’est qu’une architecture, étendue et
profonde, se déployant comme une toile, un réseau, reposant sur une tête
d’épingle pour toute base par la grâce de la sublime, merveilleuse harmonie
d’un équilibre fluctuant, fluide, gardien en lui-même de ses parfaites
proportions. Et comme l’on ne peut se
définir sans regard, toute sa surface n’est qu’un immense miroir, une
contemplation, le mécanisme puissant de la machine-univers fabricant sans
relâche ce qui la fait grandir : de la conscience.
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